A celui qui habite en dehors des villes et qui a la chance de disposer d'un très grand jardin, voire d'un pré ou d'un verger, s'offrent des possibilités beaucoup plus larges de détention d'animaux domestiques.
Notre propos reste évidemment axé sur l'aspect récréatif, de passe-temps agréable procuré par les bêtes, mais rien n'empêche l'amateur d'y joindre l'utile. Une jolie basse-cour est un plaisir pour les yeux et une détente pour les nerfs. C'est aussi une source de mets sains et délectables. Les œufs frais de poule ou de cane bien soignées et bien nourries sont d'une qualité nutritive incomparable. Les poulets élevés naturellement fournissent une viande dont la saveur surpasse incontestablement le goût médiocre des poulets pâlots que vendent les grands magasins et ainsi, l'on ne risque pas d'être involontairement gavé d'hormones...
Une prairie monotone s'animera si l'on y parque l'un ou l'autre mouton, chèvre ou poney.
Une manière de rentabiliser agréablement un pré inemployé consiste à y engraisser quelques agneaux que l'on revend après quelques mois.
Nous engageons toutefois l'amateur débutant à se montrer raisonnable. Les premiers pas, dans n'importe quel élevage, doivent être prudents et mesurés : il faut éviter « d'avoir les yeux plus gros que le ventre » et se contenter, au début, de quelques animaux dont on peut s'occuper sans que cela devienne une corvée, ou une hécatombe, ou une catastrophe financière.
Certains élevages sont délicats. Ils supposent des connaissances approfondies, du « métier », un terrain adéquat et des soins constants. Le simple amateur ne devrait jamais se lancer dans l'élevage de la pintade, du paon ou du faisan... De même, tout élevage industriel perd l'aspect d'amusement et doit être considéré comme une profession à laquelle on n'accède pas du jour au lendemain, sans préparation et sérieux écolage.
Avant d'accueillir chez soi poules, chèvres, moutons ou poneys, on fera bien de se renseigner auprès d'éleveurs confirmés ; on visitera leurs installations avec attention et l'on s'efforcera de glaner un maximum d'indications et conseils que l'on notera, par écrit, immédiatement et avec soin.
Quelques conseils pour une basse-cour
Il n'est pas conseillé de laisser cohabiter les différents animaux de basse-cour. Certains ne font pas très bon ménage (les oies et les poules), d'autres sont porteurs de germes inoffensifs pour eux-mêmes, mais périlleux pour d'autres espèces : canards, poules et pigeons doivent habiter et pâturer séparément. En d'autres termes : les poules au poulailler, les canards en canardière, les pigeons au colombier et les dindons dans leur hutte propre.
Le choix des volailles est certes une question de goût personnel, mais vous ne pouvez pour autant négliger de tenir compte des particularités climatiques, pédologiques et géographiques de la région que vous habitez. Assister aux réunions d'une société locale de petit élevage est fort instructif : on y apprend quelles sont les espèces et races qui prospèrent le mieux dans le pays ; l'expérience des autres membres vous évitera certaines bévues ruineuses et tous y échangent amicalement conseils, matériel et adresses utiles.
Le clapier
Nous ne parlerons pas ici de l'élevage des lapins. L'amateur trouvera toutes les indications utiles et nécessaires dans la leçon traitant des lapins nains.
