Une leçon destinée à vous présenter les techniques et les connaissances nécessaire à l'élevage des poules dans une basse-cour.

Les poules
Leçon Facile
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La Chine et les Indes connaissent les poules domestiques depuis plus de trente siècles. De ces pays, l'élevage de la volaille aurait gagné la Perse d'abord, et ensuite l'Egypte et l'Europe. On affirme couramment que la Gaule tire son nom de gallus, nom latin du coq, parce que les Romains y remarquèrent un nombre étonnant de ces fiers volatiles.

Les différentes races

Il semble bien que les diverses races de poules domestiques dérivent toutes d'une espèce sauvage qui vivait dans les montagnes d'Asie tropicale.

  • Poules pondeuses : la bourbonnaise, la bresse, la faverolles, la gâtinaise, la houdan, la leghorn...
  • Poules à chair : la sussex, la wyandotte, le coucou de Malines, la leghorn de type anglais...
  • Poules d'ornement : citons spécialement les races naines, telles les jolies ardennaises qui pondent, couvent et élèvent bien leurs jeunes, les « petites poules anglaises » et nègre-soie.

Combien de poules ?

Le petit poulailler type comprend un coq et cinq poules, ce qui assure un rendement moyen d'une douzaine d'œufs par semaine.

Les statistiques nous apprennent qu'en élevage artisanal, il ne faut jamais dépasser le nombre de vingt-cinq poules par poulailler, sinon le rendement en œufs diminue et les maladies se multiplient.

L'amateur moyen se contente habituellement d'un maximum d'une dizaine de poules.

Soulignons que la présence d'un coq n'est pas indispensable à la production des œufs. Mais le coq stimule la ponte et son intervention est évidemment nécessaire si l'on veut obtenir des poussins.

Le poulailler

Les spécialistes affirment unanimement que l'exposition au sud-est représente le nec plus ultra.

La construction en bois, correctement éclairée par une ou deux grandes fenêtres, est la solution la plus accessible au bricoleur moyen, et c'est souvent le matériau qui confère le plus de confort aux volailles. Les parties intérieures seront traitées au carbolinéum ; l'extérieur peut aussi être badigeonné de ce produit, mais il sera peint de préférence pour que son aspect soit plus riant.

On étudiera avec un soin tout particulier non seulement l'éclairage (fenêtres), mais aussi l'aération qui doit être d'une très grande efficacité tout en ne provoquant pas de courants d'air : les ouvertures d'aération se situeront dans le haut, seront grillagées et munies d'un système d'obturation aisé à manœuvrer.

Ce local doit être bien sec. Souvent, on isole le poulailler du sol en le construisant légèrement surélevé.

Certains aviculteurs sont adversaires des planchers en maçonnerie ; d'autres amateurs assurent que la maçonnerie, et singulièrement le carrelage, offre la meilleure solution pour ce qui est de l'entretien et que, pour le confort des hôtes à plumes, il suffit de couper le froid qui pourrait éventuellement s'en dégager en éparpillant à terre une bonne quantité de paille.

Les dimensions au sol d'un poulailler ne devraient jamais être inférieures à 2 m x 3 m. La hauteur moyenne doit se situer dans les 2 m. Le toit sera en pente afin de faciliter l'écoulement des eaux de pluie ; son recouvrement peut consister en carton bitumé, en tuiles ou en ardoises. (Si l'on ne prend pas un tas de précautions, la tôle ondulée et le plastique ondulé créent une atmosphère malsaine en été.)

Des lattes de bois épaisses de 20 mm et larges de 35 à 40 mm serviront de perchoirs. Ceux-ci reçoivent cinq poules au mètre et doivent tous être à la même hauteur pour éviter les bagarres. Ces perchoirs peuvent se situer à plus ou moins un mètre du sol pour des poules normales, et le plus haut possible pour les poules naines qui, en dépit de leur petite taille, aiment à contempler les choses, et leurs rêves, de haut. Sous les perchoirs, dix centimètres plus bas, une large planche servira à récolter les fientes des poules perchées. Cette « pouline » est un engrais extrêmement riche, très prisé en horticulture. Perchoirs et planches à déjections doivent être faciles à démonter, car il faut les nettoyer à fond pratiquement chaque jour.

Des trémies serviront à distribuer les graines ; des augettes étroites en terre cuite, en porcelaine ou en verre accueilleront les pâtées. Les abreuvoirs seront du genre siphoïde. Tous ces ustensiles seront suspendus à l'une des parois du poulailler, à une vingtaine de centimètres du sol, de façon à empêcher les poules d'y patauger et de souiller leur nourriture.

A même le sol, on disposera quelques caisses garnies de paille ou de foin bien sec, qui serviront de pondoirs. Le matériau les garnissant sera saupoudré de fleur de soufre et de poudre de pyrèthre contre les parasites. Les pondoirs doivent être disposés dans les coins les plus sombres et les plus tranquilles.

Le parquet

Le parquet d'élevage ou parcours sera un terrain herbeux, divisé en lots permettant la repousse de l'herbe. La superficie idéale oscille autour des dix mètres carrés par poule.

Un terrain trop sableux, trop sec, n'est pas recommandable, car il ne contient pas assez de vers de terre et d'insectes. Un terrain humide sans excès peut convenir aux pondeuses, mais n'est pas du tout indiqué pour les races à chair.

Le parquet doit être bien exposé au soleil mais offrir des coins d'ombre (arbustes, abris) et être protégé du vent par des plantations de conifères ou par des haies.

Un verger constitue un excellent parcours : la volaille consomme les fruits véreux tombés sur le sol, dispose d'abris contre la pluie et le soleil ; quant aux arbres eux-mêmes, ils profitent de façon continue d'un excellent engrais naturel.

Dans un coin du parc, on creusera quelques fosses à poudrer que l'on remplira d'un mélange de sable sec, de fleur de soufre et de poudre de pyrèthre. C'est là que les poules iront prendre des bains de poussière qui les débarrasseront des parasites réfugiés dans leurs plumes et sur leur peau.

On veillera à ce que la volaille puisse trouver dans l'enclos du gravier qui facilite la digestion : éventuellement, répandez du sable de rivière grossier sur une partie du parcours ; sinon, donnez du grit dans une augette lors de la distribution des graines.

La nourriture

Si le parquet est grand et bien pouvu d'insectes, les poules y trouveront une bonne partie de leur nourriture : herbes, vers de terre, chenilles, criquets, sauterelles, etc.

On complétera le menu en offrant matin et soir une poignée de graines « mélange pour poules » par animal.

En hiver, on peut recourir à une alimentation composée du commerce, granulés et farines spécialement étudiés.

D'excellentes graines malheureusement trop peu employées sont le sarrasin, l'avoine et le tournesol. Les oignons sont également une nourriture de qualité injustement méconnue.

La poudre d'os apporte des compléments nutritifs de grande valeur. Enfin, certains déchets du ménage, épluchures de pommes de terre et de fruits, pommes de terre cuites, feuilles de salades et tripes diverses sont très appréciés.

Les poules boivent énormément et il faut veiller à la propreté de l'eau. On conseille d'ajouter 500 mg de sulfate de fer par litre d'eau de boisson.

Soins et hygiène

Le plus grand ennemi des aviculteurs est la vermine. Celle-ci se cache, durant la journée, dans les anfractuosités du poulailler et plus spécialement au niveau des perchoirs. Il faut donc boucher à l'enduit gras ou au mastic à l'huile de lin, toutes les fissures des parois et ustensiles. On traitera les parties en bois au carbolinéum. Les murs en maçonnerie seront passés au lait de chaux additionné de crésyl au moins deux fois par an. Les perchoirs et leur environnement devraient être nettoyés à l'eau bouillante, rincés avec une solution d'eau de Javel puis saupoudrés de chaux quasi quotidiennement. Les planches à déjections seront grattées et désinfectées chaque jour.

Le sol lui-même ( couvert d'une litière de paille ou de sable ) sera nettoyé fréquemment ; ce nettoyage peut être plus espacé si l'on prend la précaution de mélanger un peu de chaux à la litière.

Les bains de poussières ou fosses à poudrer seront surveillés et leur contenu (sable fin et sec, fleur de soufre et pyrèthre) sera renouvelé de temps en temps. Pour éviter que la pluie n'humidifie trop ces endroits, on conseille de les protéger par un toit élémentaire ou de les situer dans un abri de jour.

Les volailles, nous ne le répéterons jamais assez, ont un grand besoin d'air, de lumière et de propreté. Durant la journée, on aérera donc au maximum le poulailler. On veillera toujours à la propreté de la fenêtre. Par ailleurs, on fera une chasse impitoyable aux courants d'air qui pourraient se produire la nuit. Tous les ustensiles doivent être très propres : mangeoires, trémies, augettes, abreuvoirs seront nettoyés à chaque repas et à fond. Périodiquement, on s'occupera de la netteté des pondoirs.

On veillera, avec un soin particulier, à empêcher l'intrusion dans le poulailler des souris, rats, rapaces, etc., qui dérangent les volailles et tuent les jeunes. Les trous seront soigneusement bouchés, les ouvertures d'aération seront défendues par du treillis à mailles carrées d'un centimètre de côté.

La reproduction

La meilleure période de couvaison est le printemps. Pour la reproduction, il faut choisir des œufs bien conformés, que l'on placera dans des boîtes garnies de grains (blé, avoine). Ces œufs seront retournés tous les jours et conservés dans un local frais et aéré. Cette conservation ne devrait cependant pas excéder une semaine.

Lorsque l'on a dix à quinze œufs, on choisit, pour couver, une poule de deux ou trois ans, en bonne forme, bien emplumée et pas trop nerveuse. Le nid peut être on pondoir garni de foin déposé sur le sol dans un endroit propre, calme, aéré, mais pas trop lumineux. Le nid lui-même doit être suffisamment obscur.

Pour engager une poule a couver, on change la composition de sa ration alimentaire, par exemple en ajoutant une assez forte dose de graines de chanvre. On garnit ensuite un nid d'œufs factices (en plâtre, porcelaine ou plastique). Lorsque la poule s'apprête à couver les faux oeufs, on remplace ceux-ci par les vrais. On traite le plumage de la couveuse avec un insecticide adéquat et on la dépose sur le nid. Puis on laisse faire.
Il ne faut pas oublier de disposer à proximité du nid une trémie de nourriture et de l'eau. Pour le reste, ne dérangez pas la poule qui couve.

L'incubation dure vingt et un jours, mais après dix jours, il est bon de mirer les œufs afin d'éliminer les non fécondés. Pour mirer un œuf, on l'entoure d'un cylindre de papier noir (sans bases !) et on place cet appareil rudimentaire devant une source lumineuse de manière à pouvoir observer l'œuf par transparence. Si l'embryon s'est développé, il a l'aspect d'une araignée.

Dans les derniers jours de l'incubation, on arrosera les environs du nid, car un peu d'humidité est nécessaire à l'éclosion.

Le premier jour, les poussins n'ont aucun besoin de nourriture et ne réclament que du repos et la chaleur de leur mère. Les jours suivants, on donnera les pâtées décrites à la leçon des canetons et poussins. Lorsque les poussins accompagneront leur mère dans ses balades, il ne faudra pratiquement plus s'occuper de leur nourriture s'ils disposent d'un parquet suffisant. Le plus souvent, on fait appel à la boîte d'élevage (ou mue) que l'on dépose chaque jour en un autre endroit bien herbeux : ainsi, les poussins et leur mère seront protégés des attaques toujours possibles des autres volailles, des chats et des rapaces.

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