Si l'on dispose d'une pièce d'eau, tant mieux ; mais ce n'est pas indispensable pour détenir des canards. Par contre, tous les canards boivent énormément : l'eau de boisson, elle, ne doit jamais faire défaut.
Le canard le plus facile est le canard de Barbarie, qui a de surcroît l'énorme avantage d'être pratiquement muet. Un autre canard très prisé, car son rendement en œufs est excellent (deux cents par an !) et sa chair appréciée : le Coureur indien à la stature très droite.
Le parcours herbeux est indispensable : sa superficie doit être beaucoup plus importante que le parquet des poules. Il faut compter un minimum de cinquante mètres carrés pour quatre ou cinq canards. Le pré sera divisé en lots afin de permettre à l'herbe, par rotation des parcours, de se reconstituer. Le canard est vorace et glouton, il dévaste littéralement ses parcours...
La cabane peut être relativement rudimentaire, mais ce logement doit parfaitement protéger des rongeurs et rapaces et, contrairement à une opinion répandue, doit absolument être situé dans un endroit sec. Les canards sont très sensibles au rhumatisme des pattes... Le plancher, surélevé par rapport au sol, sera de préférence en maçonnerie. Sur ce plancher, l'on disposera une bonne couche de litière, paille, foin, sciure de bois, sable ou feuilles sèches. Les canards ne perchent pas, mais dorment à même le sol. La façade, grillagée, sera orientée vers le levant. Aucune des parties grillagées ne peut descendre à moins de 75 cm du sol : la nuit. l'air doit passer au-dessus des canards...
La nourriture
Les canards sont excessivement voraces, mais peu regardants et à peu près omnivores : poissons, grenouilles, insectes, plantes diverses... En plus de ce qu'ils trouvent dans la nature, on leur donnera des graines (mélanges pour poules) et des pâtées à base de son et de farines. Les déchets du ménage leur conviennent aussi : restes des repas, pommes de terre cuites, riz, petits morceaux de viande, etc. On peut encore donner du navet cuit et des topinambours. Toutes les salades sont appréciées, ainsi que l'ortie et le pissenlit.
La reproduction
C'est à l'âge de deux et trois ans que les canes sont les plus fécondes. Elles pondent par terre, n'importe où, mais elles peuvent facilement s'habituer aux nids qu'on leur aménage dans de grandes caisses basses (les canards sautent mal) : dès que vous aurez déposé deux ou trois œufs, vrais ou factices, dans les nids, les canes continueront à y pondre une vingtaine d'œufs ; après quoi, elles se mettront à couver. On peut, en attendant la couvaison, garder les œufs sur un lit de sable ou de grains, avec retournement quotidien, comme pour les œufs de poule. Les œufs de cane sont souvent sales extérieurement, mais nous pensons qu'il est préférable de ne pas les laver s'ils sont destinés à la reproduction.
La cane de Barbarie est bonne couveuse : l'incubation de ses œufs dure de trente-cinq à trente-huit jours. Pour les autres canards, l'incubation s'échelonne de vingt-sept à trente jours. Après une quinzaine de jours, on procède au mirage des œufs (voir la leçon des poules) afin d'écarter ceux qui ne sont pas fécondés.
Les canes qui disposent d'une mare ou d'un bassin humidifient généralement elles-mêmes leur nid quelques jours avant l'éclosion. A défaut, l'amateur pulvérisera de l'eau tiède sur les œufs à partir du vingt-cinquième jour ; l'éclosion des œufs de cane exige cette humidification.
Il est préférable d'isoler les canetons dans une éleveuse chauffée (lampe de 25 watts dans un pot de fleur comme source de chaleur) : la mortalité est moindre que dans la méthode naturelle où l'on confie les jeunes à leur mère.
Pour le reste, reportez-vous à la leçon « canetons et poussins » .
Attention, rappelons qu'il faut à tout prix empêcher les canetons de se mouiller durant leurs cinq premières semaines : les abreuvoirs seront choisis de manière que les jeunes ne puissent y patauger.
Les oies
En beaucoup de points. les oies s'élèvent et vivent comme les canards. Cependant. l'oie est une couveuse maladroite qui casse souvent ses œufs. Aussi confie-t-on ceux-ci à une poule ou à une dinde qui élèveront elles-mêmes les oisons.
