Il existe de très nombreuses espèces de pigeons d'agrément. Les plus prisés sont probablement les pigeons-paons qui font la joie et la fierté de leurs détenteurs. Placés dans une grande volière ou laissés en liberté, ils parent d'un charme bucolique les petits ou grands jardins. Les très beaux spécimens sont rares et atteignent des prix exorbitants, mais on peut trouver des produits de croisement très jolis à des prix insignifiants.
Le logement
Les pigeons sont faciles à loger pourvu que l'on dispose d'un emplacement sec, propre, bien aéré mais sans courants d'air, recevant les rayons du soleil matinal.
La grande volière a ses partisans, mais nous croyons qu'il est plus agréable de pouvoir contempler ces beaux oiseaux en liberté ; la solution du petit pigeonnier sur poteau ou accroché à un mur semble la plus attrayante. Ce logis composé de quelques cases (minimum 40 cm x 40 cm x 40 cm) sera construit de préférence en bois. Chaque case comportera, à mi-hauteur, une tablette servant de perchoir et supportant une coupe en terre cuite où sera construit le nid. L'ouverture vers l'extérieur sera prolongée par une planche d'envol d'au moins 20 cm de large. Le toit, en pente, largement débordant pour éviter que la pluie ne pénètre à l'intérieur des cases, sera recouvert de carton bitumé. Le plancher sera recouvert d'un sable fin qui facilite l'entretien.
A quelque distance des cases, on édifiera une « salle à manger » commune que l'on approvisionnera en graines et en eau deux ou trois fois par jour. Ce réfectoire sera surmonté d'un toit ou protégé par un auvent.
Les pigeons adorant les bains, on mettra à leur disposition une baignoire ( un bol d'un diamètre approximatif de 25 cm et profond d'une dizaine de centimètres ) emplie d'eau propre.
Le choix
Le plus commode est de se procurer des couples de beaux jeunes chez un amateur chevronné. Ces jeunes devront être capables de s'alimenter eux-mêmes et n'auront pas encore volé.
Des pigeons plus âgés, ayant déjà volé, retourneraient presque certainement vers leur colombier d'origine. Il faut donc, avec eux, procéder à l'opération appelée « adduction » par les colombophiles. Cela consiste à tenir les nouveaux pigeons enfermés durant une quinzaine de jours dans leur nouveau logement, à la porte duquel on aura adapté une cage grillagée leur permettant d'examiner à loisir les environs. Ainsi les oiseaux s'habitueront-ils à leur nouvelle demeure et à sa situation géographique et astronomique.
L'opération d'acclimatation des nouveaux sujets n'est toutefois pas toujours une réussite.
Même pour les jeunes pigeons étrangers n'ayant pas encore volé, nous préconisons une mini-acclimatation de quelques jours. le temps qu'ils se familiarisent avec leur nouveau colombier et son environnement.
La nourriture
Chaque colombophile a ses propres recettes de mélanges de graines, mais le néophyte commencera par utiliser la nourriture de base vendue toute préparée dans les graineteries. Certains jours, on complétera ces mélanges par quelques graines de lin, de chanvre et de colza ainsi que par de la salade en quantité modérée.
II est en outre indispensable de procurer aux pigeons du gravier qui facilitera le travail de broyage effectué par le gésier : un sable de rivière à grains grossiers convient parfaitement. D'autres compléments minéraux sont encore indispensables : du gravier calcaire : grit ou débris d'os de seiche ou coquilles d'œufs ou d'huîtres pilées, un peu de gros sel marin...
En hiver, on donnera avec profit des pommes de terre cuites et du riz au lait en petite quantité.
Soins et hygiène
Les cases seront toujours entretenues dans l'état de propreté le plus parfait possible. Les fientes seront évacuées périodiquement et le gravier répandu sur le sol sera renouvelé.
Une fois par trimestre. le colombier sera nettoyé à fond. lavé à l'eau de Javel ou avec un détergent bactéricide. Une ou deux fois par an, on chaulera les parois intérieures et on traitera le plumage de tous les pigeons à la poudre insecticide spéciale vendue dans toutes les pharmacies.
On veillera journellement à la propreté des récipients de nourriture et de boisson. Il est conseillé de donner une fois par semaine de l'eau de boisson contenant un peu de sulfate de fer.
Si l'on constate que certains pigeons ne sont pas tout à fait dans leur assiette, on ajoutera du sel de Vichy effervescent et un peu de perborate de sodium dans la boisson.
La reproduction
Le pigeon est tendre en amour, fidèle et assez fécond. Il est monogame.
- La distinction des sexes des jeunes pigeons est à peu près impossible. Le mâle adulte se distingue de la femelle par ses roucoulades et un aspect plus massif du corps et surtout du cou et de la tête.
- Le mieux est certainement de laisser les couples se former d'eux-mêmes ; on peut cependant imposer un conjoint en enfermant ensemble pendant quelques jours les partenaires que l'on veut accoupler. Exceptionnellement, un conjoint se voit systématiquement refusé et il peut s'ensuivre des bagarres spectaculaires : le cas échéant, mieux vaut ne pas insister.
Généralement, toutefois, l'accouplement s'accomplit sans difficultés ni problèmes. Très rapidement, un nid grossier est construit par les oiseaux dans une coupe en terre cuite dont on aura meublé les cases. Les matériaux de construction sont des morceaux de paille, du foin et de petits branchages que les pigeons rapportent de leurs sorties. Il est évident que si vos pigeons ne jouissent pas de la liberté, vous devrez leur procurer vous-même ce matériel pour la confection des nids.
- La femelle pond deux œufs et les futurs parents se relayent gentiment pour couver.
- L'incubation dure approximativement dix-sept jours. Les jeunes sont nourris par leurs parents et il n'est pas nécessaire de prévoir une nourriture spéciale ; on conseille seulement de ne pas distribuer de sel pendant les premiers jours des éclosions.
- Dans la mesure du possible, n'accoupler qu'à partir du mois de mars et séparer les couples après trois nichées. Beaucoup d'amateurs, ne recherchant pas les plus beaux oiseaux, laissent leurs pigeons se reproduire autant qu'ils le désirent et ceux-ci, apparemment, ne s'en portent pas plus mal, bien que l'on obtienne parfois une nichée plus chétive.
Maladies
Dans un pigeonnier bien tenu, les maladies sont relativement rares.
Il faut se montrer circonspect lors de l'introduction d'un nouveau venu : celui-ci sera tenu en quarantaine durant quelques jours afin de pouvoir observer à l'aise son état sanitaire et pour empêcher qu'il contamine tout le colombier s'il était porteur de quelque maladie.
On isolera, au chaud, dans une cage-infirmerie, tout oiseau amorphe, abattu, se tenant dans un coin, les plumes ébouriffées, ou déposant des fientes anormales.
Diarrhées
Peuvent être le symptôme d'une foule de maladies. Très souvent occasionnées par de la nourriture frelatée ou salie ou par de la verdure mouillée.
Traitement : supprimer toute verdure, remplacer l'eau de boisson, le matin, par de l'eau où l'on aura fait cuire quelques grains de riz et, le soir, par de l'eau fraîche à laquelle on aura ajouté une pincée de perborate de sodium ou quelques gouttes d'eau oxygénée. Mettre à la disposition des oiseaux de petits morceaux de charbon de bois. Donner du jaune d'œuf bien cuit.
Constipation
Ajouter à l'eau de boisson une bonne cuillerée de sulfate de sodium par litre. Donner des graines oléagineuses : tournesol, lin, navette, et de la verdure. Dans les cas graves ou rebelles, introduire dans le bec quelques gouttes d'huile de paraffine ou, à la rigueur, d'huile de table.
Rhumes
Isoler l'oiseau au chaud. Mélanger 15 gouttes d'alcool à 45° (gin, whisky) à 50 gouttes d'eau et verser ce mélange dans le bec à l'aide d'un compte-gouttes ou d'une pipette. Instiller dans les narines une solution à 10 % d'un antiseptique ;ou, tout simplement, quelques gouttes nasales d'un produit contre les rhumes des nourrissons.
