Nous avons quelque peu hésité à faire figurer cette leçon dans un cours qui traite des petits animaux que l'on peut normalement détenir chez soi, en ville. Malheureusement, une certaine coutume incite des particuliers et des commerçants à offrir canetons et poussins aux approches de la fête de Pâques. Dieu seul sait combien de ces pauvres bêtes meurent misérablement au bout de quelques jours !
En ville donc, nous déconseillons fortement la détention de tels animaux : les poussins deviennent presque toujours des coqs impossibles à conserver, car leur chant matinal dérange les voisins ; quant aux canards, ils exigent un bassin pour se baigner, de grands espaces pour se promener ; ils abîment terriblement jardins et pelouses et salissent énormément. Mais si vous avez eu la faiblesse d'accepter cette sorte de cadeau empoisonné que constituent poussins et canetons, vous devez les soigner correctement. Nous allons essayer de vous y aider tant bien que mal, car il est impensable de développer ici tout un traité d'aviculture. De toute façon, ne vous bercez pas d'illusions : lorsque ces oiseaux de basse-cour approcheront de l'âge adulte, vous serez, quasi à coup sûr, contraint de vous en débarrasser en les donnant à une connaissance habitant la campagne, si vous n'avez pas le courage de les mettre dans la casserole.
Le logement
Une simple caisse grillagée peut convenir. Le sol en sera recouvert d'une bonne couche de papier journal.
Si les jeunes oiseaux ont moins de trois ou quatre jours, vous devrez suspendre une ampoule électrique pour les réchauffer : pour bien faire, il faudrait atteindre une température de 33 °C. Cette ampoule sera introduite dans un pot de fleurs vide en terre cuite de manière que les poussins ne soient pas aveuglés par la lumière et qu'ils ne puissent se brûler au contact direct de la source de chaleur.
Si vos petits pensionnaires sont plus âgés, il vous suffira de placer leur caisse dans une pièce chauffée.
Durant la journée, quand la température est clémente et pour autant que vous disposiez d'une parcelle de pelouse, vous lâcherez vos poussins dans une boîte d'élevage ou mue. N'oubliez pas de ménager un abri contre les rayons trop ardents du soleil.
Les canetons ne peuvent absolument pas se baigner avant l'âge d'un mois : vous choisirez donc un type de buvette, genre bouteille à siphon, où il leur sera impossible de patauger.
La nourriture
Les jeunes poussins doivent être nourris au moins trois fois par jour, tandis que les canetons réclament au moins cinq repas.
Pendant les trois premières semaines, vous donnerez un mélange de son, de mie de pain rassis ou de biscotte écrasés avec du jaune d'œuf cuit dur. Vous pouvez, et cela demande moins de travail, distribuer de la farine « poussins premier âge » qui s'achète dans toute graineterie (vérifier la date de fabrication sur l'emballage). Les pâtées d'élevage pour canaris ou pour perruches, de même que différentes pâtées pour oiseaux insectivores, peuvent également convenir, mais leur usage n'est pas très économique.
Après quelques jours, vous remplacerez progressivement cette nourriture par un mélange de graines concassées (mélange poussins deuxième âge), voire par des mélanges normalement destinés aux canaris ou aux perruches.
A mesure que les poussins grandiront, vous les habituerez petit à petit à picorer du mélange pour poules.
Dès l'âge de quelques semaines, vous compléterez la ration de vos poussins et canetons par des oignons, de l'ortie blanche, de l'herbe hachée et des vers de farine. Vous pouvez, en outre, distribuer occasionnellement du riz légèrement cuit, des feuilles de salade fraîche et non mouillée, de la pomme de terre cuite et du pissenlit.
Comme boisson : exclusivement de l'eau pure, propre et fraîche, distribuée par une bouteille-siphon.
Soins et hygiène
Les oiseaux possèdent un estomac broyeur, le gésier, dont le travail est grandement allégé par la présence de petits cailloux avalés en même temps que la nourriture ; il est donc utile que vous leur procuriez du gravier, par exemple un sable de rivière à gros grains.
Certains compléments minéraux sont aussi très indiqués : grit pour pigeons, os de seiche, écailles d'huîtres et d'œufs pilées, gros sel marin, etc.
Tous les deux jours, vous changerez la couche de journaux. Quand les jeunes auront bien grandi, vous remplacerez les journaux par un sable fin et non parfumé. Les graviers « fond de cage » aromatisés à l'anis ou au menthol, incitent les oiseaux à picorer un sable souillé par leurs déjections.
A chaque distribution de nourriture, vous nettoierez à fond les récipients qui doivent la contenir. Le logement sera régulièrement nettoyé et lavé à l'eau de Javel.
Les poussins aiment se percher : adaptez donc une planchette à mi-hauteur de leur cage. Les canetons, eux, ne se perchent généralement pas.
Maladies
Voir la leçon des pigeons.
