Le cobaye est un petit rongeur originaire de l'Amérique du Sud ; son aire de distribution s'étend du Brésil au Pérou. Son nom dérive d'un mot indigène : cobaya.

Le cobaye
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Le cobaye est un petit rongeur originaire de l'Amérique du Sud ; son aire de distribution s'étend du Brésil au Pérou. Son nom dérive d'un mot indigène d'Amérique : cobaya. On le nomme aussi fréquemment cochon d'Inde, bien qu'il n'ait rien d'un porc et que son origine ne soit nullement asiatique. Ce nom « d'Inde » découle de l'erreur de Christophe Colomb qui, découvrant les Antilles, s'imagina qu'il abordait en Inde.

Liberté et captivité dans son pays d'origine

Le cobaye des montagnes. ancêtre de nos cobayes domestiques, vit dans les broussailles et en terrain dégagé.

Il creuse des terriers. Chaque mâle adulte possède son territoire qu'il partage avec une dizaine de femelles.

Le cobaye se nourrit de plantes et de fruits divers. mais on est presque certain que son menu comporte également un bon nombre de petits animaux ( sauterelles, limaces, etc. ) qu'il ingurgite plus ou moins consciemment.

Les Incas avaient déjà domestiqué des cobayes qui jouaient, semble-t-il, un rôle dans leur culte. En outre, le charmant mammifère servait d'animal de boucherie... Actuellement, sa chair savoureuse continue à figurer au menu de certains Indiens d'Amérique.

L'animal familier

 Le cochon d'Inde domestique adulte pèse entre 700 et 800 g, ce qui est un poids sensiblement moindre que celui de l'animal sauvage.

Un mâle adulte tolère rarement la présence d'un autre mâle. En revanche, il est polygame et on peut lui donner plusieurs compagnes.

On peut se contenter d'un seul animal. mais il est beaucoup plus attrayant et instructif de pouvoir observer la vie de famille des animaux : cour du mâle. naissance des jeunes. allaitement, etc. Il est donc préférable de détenir un mâle et une ou deux. voire trois femelles.

Le cochon d'Inde est un animal que l'on pourrait appeler « gentil » si ce terme avait un sens quand il s'agit de bêtes. Son caractère doux et craintif en fait un animal « aimable » et. ce qui ne gâte rien, il s'apprivoise fort bien.

Pour s'exprimer. le cobaye dispose de toute une gamme de cris et sifflements. Son maître apprendra rapidement à reconnaître l'humeur de son compagnon : contentement, peur, fureur, se trahissent par des sons qu'il est impossible de confondre.

Il est rarissime qu'un cobaye morde ; aussi convient-il tout particulièrement comme animal familier pour un petit enfant. Cette remarque a son importance : les parents offrent plus facilement à leurs enfants quelques hamsters, alors que ceux-ci sont capables de mordre cruellement malgré leur petite taille. En outre, les cobayes sont des animaux vivant le jour (diurnes). tandis que les hamsters sont nocturnes et déploient leur activité la nuit, ce qui n'est guère amusant pour un jeune enfant. Enfin, le cobaye a une longévité nettement plus grande que le hamster : il peut atteindre l'âge de cinq ans.

Le choix

Il s'agit avant tout de n'introduire chez soi que des animaux sains et bien conformés.

  • Le pelage sera brillant et lisse (sauf pour les cobayes de race « rosette » ).
  • Le nez ne doit pas présenter des croûtes ou un quelconque écoulement. Il faut également vérifier l'absence de croûtes sur les lèvres, le bord des yeux, les oreilles et le dos.
  • Les yeux seront brillants, bien ouverts et non larmoyants.
  • Assurez-vous que le ventre est exempt de plaies et rougeurs, signes d'eczéma et preuves d'une hygiène déficiente.
  • La région anale doit être bien propre.
  • Quant aux excréments, ils seront consistants et ne comporteront aucun indice suspect tel que traces de sang, matières glaireuses ou colorations bizarres.
  • Les membres seront normaux, en apparence et en nombre ; les articulations n'accuseront pas d'enflure.
  • La respiration d'un cobaye sain est inaudible. N'acceptez jamais un animal dont la respiration serait bruyante, saccadée ou difficile.
  • L'âge revêt une certaine importance tant pour la possibilité d'apprivoisement que pour la réussite en matière de reproduction. Donnez la préférence à des animaux qui n'ont pas tout à fait atteint l'âge adulte.

Races principales

Les cobayes domestiques se scindent, grosso modo, en trois races :

  • La race la plus répandue est celle des cobayes à poil ras, parfois dénommés cobayes anglais. Cette race se subdivise en cobayes unicolores, bicolores, etc.
  • Une race un peu moins représentée est celle des cobayes à rosettes. L'implantation du poil, assez dur, dessine des sortes de petites rosaces ou épis. La gamme des colorations est la même que pour la race précédente.
  • La troisième race regroupe les cobayes à poil long, souvent appelés angoras. Les meilleurs sujets ont le poil très long (plus de 10 cm), fin, soyeux, brillant et abondant. Un tel poil exige des soins minutieux et un logement spécialement étudié : ils sont donc déconseillés aux amateurs non avertis et, a fortiori, aux jeunes enfants.

Le logement

Le cobaye n'est guère exigeant : une simple caisse grillagée de 60 cm x 30 cm x 30 cm est une habitation suffisante pour un animal seul. Contrairement aux autres rongeurs, les cobayes ne grignotent pas leur logis qui peut être en bois.

Peu doués pour l'escalade et le saut. un obstacle vertical de 40 cm est pour eux infranchissable.

Les cobayes sont très sensibles aux courants d'air ainsi qu'aux brusques variations de température : l'emplacement de leur boîte doit être choisi compte tenu de ces éléments.

Enfin, pour éviter la vermine, nous conseillons de badigeonner tous les éléments en bois avec du carbolinéum. Ce produit a nom, suivant les régions, carbonyléum, carbonyle... Cette « peinture » doit sécher durant une dizaine de jours au moins avant que l'on puisse introduire des pensionnaires dans la boîte.

Cage de cobaye

En appartement

En appartement, on placera la caisse dans une pièce claire. aérée sans courants d'air. L'idéal serait de disposer d'une pièce où les animaux seraient seuls pendant la plus grande partie du jour. Si la caisse a plus de 40 cm de hauteur. le grillage du dessus est inutile, à moins que l'on n'ait à craindre les incursions du chat...

Un terrarium aux bonnes dimensions convient aussi à merveille.

Le fond de la caisse sera tapissé de granulés absorbants du même genre que ceux utilisés pour les bacs à chat.

Dans un coin, on déposera quelques poignées de paille ou, mieux, de foin où les cobayes aiment se plonger.

Le mobilier

Le mobilier comprendra

  • une ou plusieurs nichettes, caissettes fermées comprenant une petite entrée, dans lesquelles les cobayes se cacheront pour être tranquilles, pour dormir et pour mettre bas ;
  • un abreuvoir moderne suspendu : bouteille en plastique munie d'un tube coudé que l'animal vient sucer sans avoir la possibilité de souiller son eau ;
  • un distributeur de nourriture du genre « trémie » destiné aux aliments complets du commerce qui se présentent sous forme de granulés ;
  • un râtelier suspendu qui recevra les salades et autres plantes fraîches.

L'idée dominante est qu'il faut soustraire aliments et boissons aux pataugeages et salissures des animaux.

Il sera bon, en guise d'exercice, de laisser les cobayes courir fréquemment dans l'appartement.

Le clapier

Le clapier, artisanal ou préfabriqué, du même type que pour les lapins nains, convient très bien aux cobayes. On fera une chasse implacable aux courants d'air.

En été, on veillera à procurer une ventilation adéquate des cases.

Le mobilier sera semblable à celui décrit plus haut. Le fond des boxes sera garni d'une litière composée de paille, de foin ou de copeaux de bois.

En hiver, s'il fait doux, on se contentera de fournir une plus grande quantité de paille et de foin. Si le climat de la région est rude, il est préférable de placer les animaux dans une pièce claire et aérée, modérément chauffée. Les caves sombres et humides ne conviennent pas.

Pour la construction et l'exposition du clapier, inspirez-vous des conseils donnés pour les lapins nains.

Les sorties

Par temps doux et chaud, il est recommandé de laisser les animaux gambader sur une pelouse : l'action de l'air libre, de la lumière solaire directe et l'impression de liberté seront hautement profitables à vos pensionnaires.

A l'aide de cadres en bois grillagés (bois plein du côté du vent) assemblés par charnières à gonds amovibles, d'une cinquantaine de centimètres de hauteur. on délimitera un « parc à cobayes ». Un parc d'une superficie de 1,50 m2 suffit pour une dizaine d'adultes, mais on n'est limité que par la surface de pelouse dont on dispose.

Autant que possible, il faut séparer les familles ; un parc par famille, pour éviter les disputes entre mâles adultes.

Si votre jardin est visité par les chats. rats, souris. rapaces et autres prédateurs, il est indispensable de grillager le dessus des parcs à cobayes.

Chaque parc comportera des abris (nichettes) afin que les animaux puissent se protéger des rayons solaires trop ardents ainsi que de la pluie.

Parc d'élevage pour cobaye

La nourriture

La nourriture du cochon d'Inde est semblable à celle du lapin nain, elle-même similaire à l'alimentation du lapin de garenne ordinaire. Un cobaye mange cependant cinq fois moins en quantité. Plus encore que le lapin, le cobaye a tendance à souiller et à gaspiller ses aliments. Nous avons décrit plus haut les ustensibles spéciaux qui remédient, dans une large mesure, à ces inconvénients. En outre, on s'efforcera de distribuer la nourriture en plusieurs fois.

Nourriture de base

La carotte découpée en rondelles, le foin, les chicorées sauvages et les pissenlits, la verdure de carotte préalablement séchée. les pommes de terre cuites et certains fruits : pommes et poires.

Le commerce livre un aliment composé complet sous forme de granulés. Les granulés pour lapins et autres mammifères conviennent également. Ces aliments, bien étudiés. sont providentiels pour le citadin.

Les salades seront toujours lavées et bien essuyées.

Suppléments

Pour varier le menu. on distribuera occasionnellement : lait en poudre, levure, avoine, orge, blé, tournesol, lin en très petite quantité, luzerne et trèfle, betteraves enrobées de son, pain trempé dans du lait, pain sec pour les dents. On peut donner des choux, mais avec prudence et parcimonie. car ils sont susceptibles de causer des fermentations intestinales.

Il est aussi recommandé de servir parfois une portion de graines germées. On dépose une poignée de graines. par exemple un mélange pour canari ou hamster, dans une passoire que l'on plonge dans l'eau pendant une nuit ; ensuite, on laisse égoutter puis germer pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures en étalant dans un endroit assez chaud (20 à 25 °C).

Boisson

Bien que le cobaye trouve une grande partie de sa boisson dans l'eau contenue dans les salades et légumes frais, il est tout de même prudent de laisser à sa disposition une buvette d'eau fraîche.

Soins et hygiène

Le cobaye urine beaucoup. On est donc amené à changer fréquemment sa litière pour éviter les odeurs et la malpropreté. La couche de gravier absorbant peut tenir une huitaine de jours, mais la paille sera changée au moins tous les deux jours.
En particulier, on éliminera immédiatement toute paille humide, ainsi que les reliefs de repas souillés : l'humidité provoque des accidents dermiques, de l'eczéma et attire les parasites ; la nourriture souillée peut engendrer de graves maladies du système digestif.

On inspectera périodiquement la dentition des animaux. Rappelons que les dents des rongeurs poussant sans discontinuer, il est impératif de leur fournir de quoi... ronger : granulés, aliments du commerce, carottes, biscuits secs et biscottes, pain grillé, pain rassis, etc. La denture d'un animal nourri d'aliments trop mous se développe au point de lui ôter la possibilité d'ouvrir la bouche : il finit par mourir d'inanition à côté de belles salades juteuses qui sont un supplice de Tantale.

Une ou deux fois par mois, on lavera les cages et ustensiles divers avec une solution relativement concentrée d'eau de Javel. Deux ou trois fois par an, on procédera à une désinfection plus poussée au moyen d'une solution assez diluée de Dettol ou autres produits.

La reproduction

En liberté. le cobaye mâle règne sur un harem de dix à trente femelles. Pour les besoins des laboratoires, des entreprises spécialisées n'hésitent pas à laisser un mâle féconder de vingt à vingt-cinq femelles... Si l'on veut obtenir des jeunes de qualité qui répondent aux critères exigés par ces laboratoires, il faut de nombreuses connaissances en biologie et, particulièrement, en génétique. Une telle spécialisation sort tout à fait du cadre de notre propos.

Cela dit, l'amateur moyen, même débutant, ne rencontrera aucun problème s'il limite ses ambitions à l'obtention de quelques jeunes à partir d'un simple couple de cobayes, voire d'une petite famille composée d'un mâle et de deux ou trois femelles.

Voici quelques indications qui le guideront dans son élevage.

  • Les couples en bonne santé se reproduisent au moins tous les trois mois.
  • Peu avant l'accouplement. le mâle asperge généralement la femelle d'urine. C'est peut-être un comportement un tantinet choquant. mais on ne peut rien y faire.
  • Les femelles gravides ne doivent pas être séparées du mâle.
  • La gestation dure environ deux mois et les portées varient de trois à six jeunes.
  • Les petits possèdent leur fourrure et ont les yeux ouverts dès la naissance.
  • La mère allaite ses petits durant une dizaine de jours.
  • Quinze jours ou trois semaines après la mise bas, la femelle retourne auprès du mâle et il faut séparer les jeunes des parents. Dès ce moment. on peut chercher des personnes qui les adopteront. Les magasins d'animaux, Zoo shop et Pet shop rachètent volontiers les beaux jeunes.

Maladies

Il n'est guère indiqué que l'amateur se substitue au vétérinaire : seul l'homme de l'art peut diagnostiquer et soigner les maladies graves tout en attirant l'attention sur les éventuels dangers que pourraient courir les humains ayant vécu en contact avec des animaux malades.

Dès que l'on soupçonne une maladie. on isole l'animal suspect. on brûle la litière. on désinfecte la cage et on consulte le vétérinaire.

L'amateur peut cependant essayer de traiter lui-même certaines petites indispositions.

Diarrhée

Supprimer pour un temps toute nourriture fraîche. Donner du gruau d'avoine. du son. du pain sec et tenir l'animal au chaud. Dans les cas sérieux, il faut recourir au Furoxone (forme vétérinaire en poudre. toutes pharmacies).

Coryza, rhume

Tenir l'animal au chaud, introduire de la vaseline goménolée dans les narines. On peut essayer des gouttes nasales prévues pour soigner les rhumes des nourrissons.

Plaies, eczéma

Raser le poil autour des plaies. Enduire d'un onguent antibiotique, de pommade au zinc ou à l'oxyde jaune de mercure. Dans certains cas, les pommades soufrées ou les onguents à la cortisone ou à l'hydrocortisone peuvent amener une guérison rapide. Il est parfois utile d'alterner ces onguents avec une pommade antimycosique.


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