La cellulite se décide-t-elle dès l'enfance ? A cette question, on peut répondre par un non catégorique. Contrairement à l'obésité (voir plus loin), la cellulite ne dépend ni de l'alimentation ni du mode de vie du sujet durant son enfance. La preuve : il n'y a pas d'enfants cellulitiques (alors qu'il y a, déjà, de petits obèses). C'est à l'époque de la puberté que se manifestent les premiers amas cellulitiques, souvent plus tard, jamais avant. Pourquoi ? Parce que le facteur glandulaire joue un rôle très important dans cette affection.
Les terrains prédisposés
On ne peut nier que certains organismes plus que d'autres soient des terrains prédisposés à la cellulite. Les sujets nerveux ou hyperémotifs viennent en premier lieu. Les femmes irritables, faisant facilement un peu de dépression à chaque cycle, les gens angoissés, aggravant le moindre ennui, la moindre déception sentimentale, sont sujets à des troubles de l'organisme : perte ou accentuation de l'appétit. troubles du sommeil, surexcitation nerveuse, qui facilitent l'installation de la cellulite.
Second terrain cellulitique : l'excès de poids. Il est rare qu'un sujet présentant certaines obésités localisées ne fasse pas, un jour ou l'autre, des amas cellulitiques.
Enfin, il convient de citer le terrain cellulitique privilégié constitué par une mauvaise circulation. Il y a plus facilement rétention lorsque les tissus qui entourent l'amas sont déjà perturbés par des difficultés veineuses ou capillaires.
A cela, il faut ajouter les causes extérieures qui peuvent transformer un terrain neutre en terrain cellulitique ; le lecteur pourra en déduire quelles sont les précautions à prendre. Citons, parmi les « provocateurs » des terrains cellulitiques :
- L'abus de tabac, thé, café, alcool.
- L'abus de médicaments du genre tranquillisants ou, au contraire, dopants.
- L'excès de travail entraînant nervosisme ou manque de repos.
- Les conflits sociaux et professionnels.
- L'opposition familiale (adolescentes).
- L'insomnie chronique.
- La neurasthénie chronique.
- Le dérèglement de l'appétit (aussi bien excès que privations).
Et l'obésité ?
A la question de savoir si l'obésité se décide dès l'enfance, nous répondrons oui sans hésitation : 80 % des enfants obèses ont des parents obèses. A l'instar du docteur Moron, nous ne parlerons pas d'« obésité héréditaire » car, pour qu'il y ait hérédité, il doit y avoir des gènes porteurs du facteur incriminé. Or, il n'y a pas (ou on n'a encore jamais décelé) de gène porteur du facteur de l'obésité. On peut, par contre, toujours en s'inspirant des recherches du célèbre docteur Moron, parler d'obésité « constitutionnelle familiale ». Autrement dit, un sujet possède dans sa famille soit toute une branche (par exemple grands-parents maternels, mère, oncle et tante maternels) nettement obèse ou ayant tendance à l'obésité, soit simplement un grand-père ou une mère obèse. On peut dire alors que ce sujet a 80 % de chances de devenir obèse contre 20 %, de conserver toujours un poids normal. C'est ainsi que deux frères ou deux sœurs ayant des antécédents familiaux d'obésité, peuvent être, l'un obèse, l'autre normal, la prise de poids rapide du premier ou de la première pouvant avoir été déclenchée par une cause extérieure telle que sédentarité, grossesse. dépression nerveuse ou, tout simplement. mauvaise combustion.
Des précautions à prendre
L'obésité se décide donc dès la petite enfance. Aussi convient-il de mettre en garde les parents d'enfants trop dodus, les mères qui croient que plus leur enfant est gros, mieux il se porte ! Ce n'est pas un bébé, un jeune enfant trop mince ou même un peu maigre et qui l'a toujours été, qui doit inquiéter, mais un enfant dont la courbe de poids subit une brusque chute.
Avec les gynécologues, les pédiatres ont établi des normes de prudence qui éviteront aux bébés trop gros de devenir des obèses, cellulitiques ou non, avec tout ce que cela entraîne de névroses et de troubles physiques.
- Surveillance prénatale et, éventuellement mise au régime de la mère afin que son excès de poids n'entraîne pas celui du foetus.
- Notation du poids de naissance : à partir de 4,500 kg, le poids d'un nouveau-né devra être surveillé régulièrement : il ne faut pas qu'il demeure au-dessus de la courbe normale.
- Mise au régime (suppression d'excès de sucre, de biscuits, etc.) pour tout jeune enfant dont le poids dépasse la moyenne de 10.
- Examens plus fréquents pour les bébés nés gros ou ayant tendance à le devenir. A chaque examen, et en plus de la courbe de poids et du rapport poids/taille/âge, le médecin mesurera l'épaisseur des tissus au moyen du « pli cutané ».
Quelques conseils
- Ne pas donner trop d'importance à la nourriture, à la table (aussi bien par le temps qu'on passe à manger que par ce que l'on mange).
- Ne jamais faire de la nourriture une récompense ou une punition.
- Bannir les boissons pétillantes, les jus de fruits en conserves.
- Réduire au maximum les sucreries.
- Ne jamais dépasser les doses de lait, de bouillie, de viande, etc., indiquées par le pédiatre.
- Ne pas insister pour que l'enfant dodu termine un biberon, un plat.
- Ne pas calmer les pleurs d'un nourrisson ou le chagrin d'un enfant par un biberon, un gâteau, une friandise : cela crée la « boulimie » de l'adolescent puis de l'adulte, c'est-à-dire cette fringale de consolation face au moindre ennui, à la plus légère contrariété.
- Eviter l'excès de pain, principalement le croûton qui aide soi-disant à « faire » les dents ou permet de patienter à table.
- Donner un laitage au goûter plutôt que pain + beurre ou + chocolat.
- Varier les menus et y introduire davantage de légumes verts plutôt que des pâtes, pommes de terre, féculents.
- Notons enfin qu'un enfant gros doit remuer, courir et, le plus tôt possible, faire de la gymnastique, de la danse, du sport (si possible dans une discipline individuelle).
En résumé
C'est dans la petite enfance que se bâtit le tissu graisseux. Si les cellules de celui-ci s'accroissent anormalement, on fait de l'hyperplasie ; plus tard, en augmentant ce stock de tissu graisseux, l'adulte fera de l'hypertrophie ou obésité.
